Impôts : le plan Juppé



Hier soir, comme prévu, le premier ministre a dévoilé les grandes lignes de la réforme fiscale qu'il entend conduire sur 5 ans. Au menu : une réduction de l'impôt sur le revenu. De 300 milliards de francs annuels, les recettes de l'impôt sur le revenu devrait passer à 225 milliards d'ici à l'an 2000. Les premiers effets sur le porte-monnaie des français devraient être visibles dés le paiement du premier tiers provisionnel de 1997, avec une baisse globale de l'impôt de 25 milliards de francs pour la première année.

Une réforme qui, selon le premier ministre, doit profiter "d'abord aux salariés et aux famillex". Les taux du barème seront progressivement abaissés. Les tranches les plus basses passeront de 12% à 7%, tandis qu'en haut de l'échelle les plus gros contribuables verront le barème passer de 56,8% à 47% en 5 ans. Les familles les plus modestes, 1,5 millions de foyers fiscaux, ne seraient plus assujettis à l'impôt sur le revenu d'ici à 5 ans grâce à la suppression du système de la décote. Autant de nouveautés, qui, pour la première fois, seront soumises à l'approbation des parlementaires.

Alain Juppé a également indiqué que les bulletins de salaires connaîtraient une rapide évolution. En effet, les cotisations maladies diminueront de 1,3 point, mais dans le même temps la CSG augmentera d'un point. Ce qui, selon des spécialistes, devraient accroître d'environ 50 Francs par mois le pouvoir d'achat d'un salarié rémunéré 15 000 F/mois.

Cette baisse des impôts s'accompagnera de la suppression des exonérations supplémentaires dont bénéficiaient 110 professions dont les comédiens, les pilotes de ligne, les journalistes et les polisseurs de Pipe de St Claude entre autres. Soit environ 20 milliards de francs en plus sur 5 ans de recettes pour l'Etat. De nombreux avantages fiscaux liés à l'assurance vie où à l'acquisition d'un bien immobilier seront aussi éliminés.

Les réactions, nombreuses, dans la majorité comme dans l'opposition, sont bien évidement partagées. Si le RPR s'estime très satisfait, à l'UDF on regrette que cette réforme n'est pas été plus "ambitieuse". A gauche, le désaveu est unanime. Le Parti Socialiste stigmatise "l'inefficacité économique...et l'injustice sociale" de la réforme. Quant à FO, le syndicat, affirme que le Plan Juppé "n'est pas favorable à la relance".

L'augmentation des taxes sur le tabac, l'essence et les alcools sera, elle, bien au rendez-vous, dans des proportions "assez élevées" selon Jean Arthuis, le ministre de l'économie.

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